samedi 22 mars 2014

Les Masques de Nyarlathothep - les notes d'Angela Hopper - partie 4

Voici le compte-rendu de la 5° séance de la campagne des Masques de Nyarlathotep, rédigée par la joueuse du docteur Angela Hopper (les notes et pensées du psychiatre Hopper sont en italique)

[En route pour Londres : voyage sur le Bismarck du 3 février au 10 février 1925]

Alors que le Bismarck fendait les vagues en direction de l'Angleterre, Lisa et Angela poursuivaient, grâce aux photographies qu'elles avaient pu faire, l'étude des ouvrages de la bibliothèque d'Arkham.

L'incantation pour appeler les êtres ailés doit être lancée au dessus d'une profondeur sous-marine ou à proximité d'une porte (qui donnerait sur une autre dimension?).
Sont souvent cités : Antarctique et le milieu Atlantique.

La lecture affectait de plus en plus les deux jeunes femmes. Alors que les rêves de Lisa n'étaient plus que visions d'étendues glacées parcourues par des chasseurs vêtus de peaux de bêtes, Angela, elle, continuait de noircir sans s'en rendre compte son calepin de symboles oméga.

Une fois arrivé à Londres, après avoir débarqué plus tôt dans la matinée du 10 à Portsmouth, l'équipe se rend dans le quartier de Brompton à la pension de Miss Cunighan.

[Mercredi 11 février]

Direction Scotland Yard.
L'inspecteur Barrington se souvenait parfaitement d'Elias. Il l'avait rencontré en décembre 1924.
Elias avait appris par M.Mahoney des informations sur les meurtres qui depuis deux ans avaient fait une dizaine de victimes dans le quartier de Soho. Ces meurtres visaient des égyptiens ainsi que  des occidentaux, toujours dans le même quartier. Il soutenait qu'il s'agissait de meurtres rituels perpétrés par un culte égyptien nommé la « Fraternité du pharaon noir ».
Lors de leur rencontre Elias avait semblé tendu. Au passage, l'inspecteur nous expliqua que Mahoney, un type sérieux à la base, avait peu à peu dû s'adapter aux exigences de la feuille de choux pour laquelle il travaille afin de gagner sa vie. Quelques recherches conduites au British Museum et à la fondation Penhew permirent de constater que ce culte n'existait plus et que les rituels qu'on lui rattachait étaient différents : les victimes étaient frappées à mort puis brûlées.

Un rapide examen des victimes mis en avant quelques éléments.
Miss Lauren Richard, journaliste australienne : coups puis noyade.
Miss Shafikarawadam : institutrice, contusions, blessures à la poitrine. Odeur de brûlé mais décès dû aux coups.
Les comptes-rendus faisaient parfois écho d'un poignard mais la majorité des victimes portaient des blessures à la poitrine.
Tous avaient fréquenté le club de la Pyramide Bleue à Soho. Ce club de danse orientale, dirigé par Abdul Nawisha avait été mis sous surveillance policière en 1923 sans que cela ne donne de résultats.

Les bus à impériale ont surpris Angela Hopper, Lisa prit ce cliché à sa demande

M. Gavigan reçut les investigateurs à la fondation Penhew. Il confirma connaître Elias depuis décembre 1924. Ce dernier lui a semblé charmant bien que l'équipe constata rapidement qu'il lui donna peu d'information.
Le journaliste semblait intéressé par l'égyptologue Aubrey Penhew.
Gavigan ne connaissait pas Carlyle avant 1918. Il ne comprenait d'ailleurs pas l'intérêt porté à Dashur. Pour lui, Carlyle avait de nouvelles informations pour Aubrey Penhew grâce à l'intervention d'une femme africaine. L'objectif de cette expédition à Dashur était de retrouver les tombes des différents souverains pour comprendre la chronologie de leur règne. Les nouvelles informations semblaient préciser la localisation d'une tombe remontant à une époque ancienne durant laquelle un sorcier aurait régné sur l'Egypte.
Une fois l'expédition arrivée sur site, la femme disparut avec les 3500 livres qui formaient les fonds de l'expédition. Suite à cet événement, Hypatia proposa de faire un safari pour trouver de nouveaux fonds avec les photos qui seraient faites. Tout cela est bien connu dans les journaux.

Une partie des objets issus de l'expédition étant disponible, l'équipe pu les examiner. Le reste est conservé au Caire.
Le petit groupe fût bien déçu de ne voir que quelques céramiques sans grand intérêt à leurs yeux. Par contre ils apprirent que Gavigan était un ancien élève de Penhew. La fondation Penhew, par ailleurs ne finance que des recherches sur l'Egypte.
Ils apprirent aussi que la secte du Pharaon noir est liée à ce sorcier qui aurait régné en Egypte et que son culte existait durant l’antiquité.

« Cet homme ne nous dit pas tout », me souffle O'Brien, son instinct de flic irlandais lui parle peut-être ...
Un rapide examen de la cour nous permit de voir qu'un camion chargeait des pièces depuis le rez de chaussé de la fondation. Intrigués, nous avons sauté dans le premier taxi pour suivre le camion jusqu'aux docks de Lime house.
Les craintes du chauffeur à s'engager dans ces rues et la présence d'individus aux intentions plus que discutables nous obligea à rebrousser chemin sans pousser plus loin notre enquête dans ce quartier.

[Bureau de Mikey Mahoney, Scoop]

Mahoney était un homme que tout désignait comme en proie à des difficultés financières.
Il se souvenait parfaitement d'Elias qui lui avait promis une histoire sur un culte londonien qui aurait fait la une des journaux. Pour lui ce culte aurait des ramifications jusque dans les plus hautes sphères de la société. Elias avait profité de sa visite au Scoop pour étudier ses archives sur les meurtres égyptiens et sur Miles Shipley. Un article du Scoop expliquait que ce jeune artiste, peut-être dans la même mouvance que les expressionnistes européens, comme cet Otto Dix dont nous avons pu admirer des eaux-fortes à New-York, produisait des tableaux atroces avec des paysages étonnants.

[Club de la Pyramide Bleue]

Accompagné de Mahoney, nous sommes allés au club de la Pyramide Bleue.
Surpris de voir des « couples » dans ce lieu habituellement masculin, Abdul nous fît rentrer immédiatement.
Clairement fréquenté par les membres de la communauté égyptienne, Lisa et moi constatâmes avec mépris que ce club ne se composait pas que de gentlemen. En effet nos fûmes importunées par un bellâtre du nom de Sire Edward qui semblait très intéressé par Lisa, dont la haute naissance saute aux yeux dès le premier instant. Heureusement, l'intervention d'Abdul nous épargna le moindre désagrément supplémentaire. Par ailleurs, Abdul nous donna l'impression d'être un gentleman fort charmant. A L'inverse, notre ami O'Brien semblait complètement avoir oublié les raisons de notre visite, trop occupé à détailler les courbes d'une jeune égyptienne à demi-nue sur ses genoux.

Comme convenu au club, O'Brien retrouva la jeune Yalesha, qu'il avait rencontrée un peu plus tôt.
Cette dernière lui expliqua qu'elle vivait dans la peur et que la vue de la plaque de détective d'O'Brien, dépassant de sa veste, l'avait poussée à lui donner ce rendez-vous. Elle avait besoin de l'aide du détective pour l'emmener loin de ce lieu. En effet son ami Muhammar avait disparu depuis de nombreuses semaines. La mort de son amie Alaya, un an plus tôt, confortait son sentiment d'insécurité.
Depuis quelques temps, Muhamar vivait de petits boulots. Il a été enlevé, tout comme Alaya, dans la rue du Club de la Pyramide à une période où il travaillait sur les docks.
La méthode semble toujours la même : plusieurs fois par mois, un camion passe après minuit, souvent entre le 12 et le 18, et emmène une douzaine de personnes.

Pour elle les meurtres sont clairement liés à un culte et son amie Alaya connaissait même les membres de ce culte.

Par la suite, une visite des docks s'imposa. Nous y trouvâmes un grand bateau de marine marchande nommé « Le vent d’ivoire ». Malheureusement nous ne pûmes nous approcher. Si O'Brien ne nous avait pas alerté sur la présence d'hommes se rapprochant de nous cachés derrière des caisses je suppose qu'une fois encore nous nous serions retrouvés dans un fameux pétrin !

[Jeudi 12 février]

[Chez Miles Shipley]

La maison de Shipley, pauvre et peu reluisante dans à l'image de certaines rue de l'East End, voyait chacune de ses baies occultées par d'épais tissus.
Accueillis par la mère de Shipley, la première chose  qui frappa les investigateurs fût de constater l'amour flagrant et l'immense fierté que cette dernière avait de son fils.

Le déséquilibre de la façade révèle la nature malsaine de ce quartier 
(cliché pris par Lisa Mary Jane Evans avant de rendre visite à l'artiste Miles Shipley)

Elle fût ravie de voir des visiteurs (et accessoirement de potentiels acheteurs) et conduisit aussitôt le petit groupe dans l'atelier de l'artiste.
L'attention de Lisa fût tout de suite captée par une série de toiles entassées contre l'un des murs de la chambre.
L'une présentait la vision d'une montagne depuis laquelle s'élevait une colonne rouge, où on distinguait un temple avec des orants. Ce paysage lui évoqua aussitôt une note d'Elias dans son journal mentionnant une « montagne aux vents noirs » !  Un second tableau reproduisait à l'identique les étendues glacées que Lisa parcourait dans ses rêves depuis quelques nuits.

Cliniquement, ce garçon présentait de nombreux symptômes de névroses et autres troubles du comportement. Cloîtré dans l'obscurité de son atelier, il ne prêta quasiment aucune attention à notre présence. Très amaigri, j'ai tout de suite compris que ses troubles psychologiques l'affectaient depuis longtemps. 
Alors que notre intérêt évident pour ses œuvres le détourna de son ouvrage en cours, le jeune Shipley entrepris de nous présenter une pièce qui de toute évidence faisait sa fierté. Remisée dans l'unique placard de la chambre, elle était dissimulée sous un drap.
Quand il ôta le voile, le tableau qu'il nous présenta figurait un sombre marécage au centre duquel on distinguait un autel en pierre et de nombreux serpents.
L'ambiance un peu exceptionnelle, la fatigue de notre enquête et l'usure me donnèrent un instant le sentiment d'entendre le clapotis de l'eau alors que l'autel se faisait de plus en plus réaliste. Réalisant que les éléments mystiques qui entourent l'affaire sur laquelle nous sommes commençaient à avoir trop de prise sur moi, il me parût évident qu'il me suffirait de confronter mes sens à la réalité du tableau pour mettre fin à ce début d’hallucination.
Comment dire... une fois encore notre espèce se fourvoie !! Je sais ce que j'ai vu lorsque ma main à traversé le tableau vers cette dimension autre, je sais combien la morsure du froid m'a glacée alors que je retirais ma main de ce qui de toute évidence ne pouvait être !!! Ce fou avait par je ne sais quel moyen réussi à établir un pont entre notre monde et un autre !!!!

Les bruits de l'eau captivaient Lisa et O'Brian quand ces derniers virent avec effroi Angela passer sa main a travers le tableau. Bien qu'elle la retira aussitôt, nul n'aurait pu douter du geste qu'elle venait d'accomplir devant eux.
L'instinct de survie prenant le dessus sur la perplexité, ils virent alors que la mère de Shipley ne se trouvait plus dans la pièce, mais qu'à sa place se trouvait un énorme lézard. Dès qu'il croisa leurs regards, le lézard se faufila en direction du tableau.
Se glissant devant Angela, il provoqua une sorte d'électro-choc qui sortit la jeune femme de son hébétement. Elle eut tout juste le temps de le saisir alors qu'O'Brien réussissait à le blesser.
Prise de panique, le docteur Hopper saisit son scalpel et lacera la toile jusqu'à ce qu'il n 'en reste plus rien.

Le calme revenu, le jeune Shipley fût neutralisé à l'aide d'un puissant sédatif.
Un examen des lieux montra de vieilles seringues pleines d'un liquide verdâtre nauséabond mais étrangement attractif...
Une fois dans la cave, un passage habilement dissimulé donna accès à une pièce des plus étranges.
A l'intérieur, des étagères étaient pleines à craquer d'étranges fioles, sur les murs des symboles étaient peints dont certains ressemblaient sans aucun doute possible à ceux des écrits pnacotiques.
Des livres étaient entassés en plusieurs piles, leurs couvertures ne pouvant se rattacher à rien de reptilien ou d'humain. A l'intérieur, une écriture inconnue sur terre augmentait le malaise régnant.

Nous avons laissé le jeune Shipley dans le jardin. Lisa prenant soin de refermer sa main sur le message que nous avions faussement rédigé au nom de sa mère et dans lequel cette dernière lui faisait ses adieux. Alors que le feu allumé par O'Brian prenait de l'ampleur, nous prenions la fuite en priant pour que les flammes ne préservent rien de cette demeure du chaos !

[Fin de la partie le 12/02/1925]

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